Sandrine Collette, On était des loups

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On était des loups

D

ans ce roman initiatique aux airs de conte, Sandrine Collette nous emmène sur les traces d’un père et d’un fils confrontés au deuil et à l’errance au cœur de la nature sauvage.

« En ce temps-là on était des loups et les loups étaient des hommes, ça ne faisait pas de différence on était le monde. C’est pour ça que je vis: toucher du doigt, au bord du cœur le territoire sauvage qui survit en moi et quand les loups hurlent dans la montagne, je sais que je ne suis pas seul. »

Depuis dix-sept ans, Liam vit « comme une bête au milieu de la montagne », à l’abri de la violence et de la folie des hommes. C’est dans une cabane reculée située à quelques heures de cheval du voisin le plus proche qu’il vit avec sa femme Ava et leur fils de cinq ans, Aru. Lorsque Ava meurt tragiquement, Liam se retrouve seul avec son fils. Effondré par la mort de celle qu’il aimait par-dessus tout et impuissant face à ce fils qu’il ne connaît pas et dont il ne sait pas s’occuper, il décide de le confier à quelqu’un d’autre car il est persuadé que le monde sauvage dans lequel il vit n’est pas fait pour un enfant.

«La nature c’est marche ou crève, ce n’est pas le soleil les petits oiseaux et des gens mignons autour.»

Lorsqu’après un voyage de plusieurs jours, son oncle et sa femme refusent de recueillir Aru, il doit se rendre à l’évidence. Débute alors pour ce père désespéré un long voyage de retour en compagnie d’un enfant qui ne représente pour lui rien d’autre qu’un immense fardeau dont il doit absolument se débarrasser. Il ne se doute pas encore que l’horreur qui les attend le transformera à tout jamais.

Sandrine Collette excelle à décrire une nature à la fois majestueuse et hostile, à créer une atmosphère chargée de dangers et à sonder la complexité de la nature humaine. En écrivant à la première personne du singulier et dans un style oral, brut, elle nous plonge au coeur de la psyché d’un homme perdu en proie au doute et aux pensées parfois désordonnées. Cette oralité est cependant parfaitement retranscrite et confère au roman force et authenticité.

S’il est certes quelque peu prévisible, « On était des loups » n’en reste pas moins un roman fort et un formidable voyage au cœur des immensités sauvages et dans l’intimité d’un père en devenir.

Article tiré du blog Livr’escapades. Le copyright de cet article a été soumis au consentement de son auteur.
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