Juin 2023
Voici une sélection des nouveautés littéraires que vous pourrez trouver dans votre librairie L’accent qui chante.
À réserver sans modération !
Littérature italienne

Déplacer la lune de son orbite
- A. MARCOLONGO
- Stock
- 2023
» Fin mai 2022, j’ai acheté, dans un magasin parisien spécialisé dans les randonnées en montagne, un lit de camp, un sac de couchage et une lampe torche. Le lendemain, j’ai installé mon équipement d’alpiniste sur le sol froid du musée de l’Acropole à Athènes pour y passer une nuit de lune décroissante, entièrement seule. Comment arriverez-vous à dormir avec tous ces yeux de marbre qui vous fixent ? m’avait-on prévenue.
Mais c’est une nuit dans un musée vide que je m’apprêtais à passer devant l’Acropole. A Athènes, il ne reste que des miettes : un pied de déesse, la main de Zeus, la tête d’un cheval. Nous avons tous dérobé quelque chose à la Grèce : ses idées, à partir desquelles nous avons forgé nos racines occidentales. Les marbres du Parthénon, arrachés à la pioche et envoyés en Angleterre par Lord Elgin au début du XIXe siècle.
Dans ce vol collectif, je ne suis qu’un imposteur parmi d’autres : je ne suis pas grecque, je ne parle pas le grec moderne, et pourtant j’ai bâti ma vie et mon écriture sur ce vol. Ce soir, ce privilège sans précédent dans l’histoire du musée m’a pourtant été accordé, à moi, qui n’ai ni Homère ni Platon dans mon sac, mais la biographie de Lord Elgin. » A. M. Traduit de l’italien par Béatrice Robert-Boissier

Brigantessa
- G. CATOZZELLA
- Harper Collins
- 2023
Calabre, milieu du XIXe siècle. L’enfance de Maria Olivero est bercée par la misère et la pauvreté, dans une famille où l’amour se tapit et où la liberté ne connaît pas de visage. Sa mère est tisserande, son père journalier, ensemble ils peinent à subvenir aux besoins de leurs quatre enfants. Un événement inattendu va alors bouleverser l’enfance de Maria et l’équilibre de la fratrie. Teresa, l’aînée que l’on avait confié à une riche famille dans l’espoir de lui offrir un avenir meilleur fait son retour à la maison après le décès brutal de ses parents adoptifs.
Méprisante et détestable, l’adolescente promet à Maria de lui gâcher la vie. Victime des caprices de son aînée, celle-ci est très vite envoyée chez sa tante Maddalena qui l’éduquera à la solitude et esquissera pour elle les prémices d’une vie au coeur des montagnes dans la vallée de la Sila. C’est le début d’une rivalité sans fin entre les deux soeurs qui marquera considérablement la vie de Maria.
La jeune femme découvrira l’amour et la passion auprès de son mari Pietro, dont les idéaux le porteront à s’engager en faveur de l’unité italienne aux côtés de Garibaldi, mais également le cri de la violence et de la trahison. Malgré les tentatives assidues de Teresa de la réduire à néant, Maria est forte, elle ne fléchit pas. La vengeance mûrit, en elle tout explose, elle devient alors Ciccilla, l’indomptable brigantessa dont le destin et le nom, bien au-delà de la vallée, seront bientôt connus dans toute l’Italie.

Jours à Leontica
- F. ANDINA
- Zoe
- 2023
Chaque matin, à une heure où le coq dort encore, le Felice quitte le village et part vers les sommets qui dominent le Val Blenio, personne ne sait vraiment où. Jusqu’au jour où le narrateur, arrivé de la ville, décide de lui emboîter le pas.
Voici le récit de ses journées passées en compagnie du vieil homme et des habitants du village, au contact d’une existence marquée par les mêmes habitudes immuables, les gestes simples et beaux de ceux qui ont construit une relation privilégiée avec la nature.
L’écriture de Fabio Andina, aussi sobre que sensible, instille dans Jours à Leontica le rythme lent et serein d’une existence passée au cœur de la montagne.

Sous ma carapace
- L. GINZBURG
- Verdier
- 2023
Que reste-t-il du lien que deux sœurs ont su tisser au milieu de l’enfance explosée, quand leurs parents se séparèrent et s’absentèrent ? Ce lien est celui de Maddi et Nina, la cadette, sœur intense, sœur jaillissante. Au côté de l’écorchée vive, Maddi a su se faire une carapace d’intelligence pour se retirer et observer la vie sans jamais trop s’y exposer.
Mais, longtemps après, lorsqu’elle décide de laisser un temps sa maison parisienne, ses deux enfants et son couple forteresse-tendresse, pour revenir sur les lieux de son enfance, Maddi sent que sa carapace se fendille et qu’un équilibre menace de se rompre. Tout le passé resurgit, les lumières déchirantes de Rome, Mylène la gouvernante athlétique, les espérances, les leçons, les duretés et ce lien avec Nina plus fort que l’amour.
Que faire alors d’une carapace ? de deux ? Et les carapaces vieillissent-elles ? N’interdisent-elles pas les caresses ? Et puis, apportent-elles la paix ? Parce qu’il est le roman des sœurs, Sous ma carapace est celui des femmes dans le temps des fidélités.

Fleur de roche
- I. TUTI
- Stock
- 2023
Les bombes larguées par les Autrichiens sifflent sur les cimes de la Carnie, dans le Frioul italien. Mille mètres plus bas, les femmes les entendent et prient pour que leurs hommes soient épargnés. Agata prie aussi. Elle qui a abandonné ses études pour s’occuper de son père malade, elle qui a une maison remplie de livres qu’elle n’a plus le temps de lire depuis que la Grande Guerre a fait d’elle « une porteuse » .
Chaque matin, à l’aube, Agata court vers les entrepôts militaires de la vallée, remplit sa hotte de vingt, trente, parfois quarante kilos de nourriture et de munitions et se lance à l’assaut de la montagne. Elle marche des heures dans la neige pour atteindre les lignes de front où sont retranchés les militaires qui tentent de repousser les assauts des Autrichiens. Un voyage épuisant et dangereux qu’elle entreprend avec ses amies du village.
Ensemble, les porteuses chantent pour se donner du courage, parlent pour couvrir le bruit des armes, et quand elles redescendent, leurs hottes sont vides mais leurs mains tiennent les brancards des blessés à soigner ou des morts à enterrer. Avec Fleur de Roche, Ilaria Tuti célèbre le courage, le sacrifice des femmes, et le rôle qu’elles ont joué – et qu’elles continuent de jouer – dans la guerre. Un extraordinaire récit de courage, d’amour et de résilience.
Traduit de l’italien par Johan-Frederik El-Guedj

On aurait dit la beauté
- T. CIABATTI
- Grasset
- 2023
Etait-ce cela, l’adolescence ? Où est le sexe en voiture ? Les cachets de Xanax ingurgités par dizaines, les entailles sur les bras ? Où sont les dangers de mort, les viols dans les passages souterrains, les brimades familiales, la pilule du lendemain (à l’époque, elle n’existait pas) ? Où est la drogue que vous nous avez promise ? » Lorsque son amie du lycée, Federica, ressurgit dans la vie de la narratrice, celle-ci renoue avec les conversations imaginaires qu’elle tenait avec ses anciens camarades de classe d’un quartier bourgeois de Rome.
Ces personnages hostiles dans leur perfection ont habité le moment décisif de l’adolescence, participé à construire – et fragiliser – son identité, jusqu’à ce qu’un drame mette fin à cette période qui n’était peut-être pas celle de l’innocence. La figure évanescente de la belle Livia, soeur aînée de Federica, disparue dans les années 80, va alors revenir hanter la narratrice devenue écrivaine à succès – telle la Laura Palmer de Twin Peaks, absente, fantasmée, terrifiante.
Avec la voix entêtante et sans fard de cette narratrice non fiable – qui se rendra bientôt compte que la célébrité est aussi fugace que la jeunesse -, Teresa Ciabatti brouille les pistes entre le réel et la fiction, se jouant des codes de l’autofiction pour placer le lecteur au centre d’un procédé narratif qui met à l’épreuve ses certitudes. Car dès lors que l’imagination compte comme expérience vécue, tout semble possible.
Traduit de l’italien par Nathalie Bauer.

La Malnata
- B. SCHIAVONI
- Grasset
- 2023
La Malnata – la mal née – était en bas sur la rive du Lambro avec deux garçons que je ne connaissais que de nom. Ils avaient tous les deux des pantalons courts et les genoux écorchés, et pour elle, cette fille qui leur arrivait tout juste à l’épaule, ils auraient affronté la mitraille comme les soldats qui s’en vont à la guerre, en disant ensuite au Seigneur : Je suis mort heureux. » Phénomène littéraire, révélation d’une voix unique, récit puissant où le passé fait écho au présent : La Malnata marque l’entrée en littérature de Beatrice Salvioni, vingt-six ans, dont le roman est publié simultanément dans plus de vingt-huit pays.
Ce roman d’apprentissage au féminin raconte l’amitié intense et émancipatrice de deux adolescentes dans l’Italie fasciste. Deux adolescentes que rien ne destinait à la rencontre – l’une est issue de la bourgeoisie, l’autre des milieux populaires – qui vont trouver, à deux, le courage de se révolter contre la morale sociale et la violence des hommes.

Madre piccola
- U. C. ALI FARAH
- Zulma
- 2023
Exilée à Rome, Barni voit son passé resurgir : un jeune Somalien grièvement blessé arrive à l’hôpital et ne peut communiquer avec personne – à part elle ? En tentant de découvrir qui il est, elle renoue avec tout un pan de son histoire, et retrouve miraculeusement sa complice de toujours, sa cousine Domenica. Elles se souviennent de Mogadiscio, des années d’adolescence et de la vie qui s’offrait à elles, avant que la guerre civile éclate et que leur univers se disloque…
Roman de la diaspora somalienne, Madre piccola donne la parole aux exilés. Les liens tragiquement suspendus se retissent derrière les silences, les choix, les alliances et les secrets. Un roman monde, intime et bouleversant. « Une galerie de portraits, de rencontres, et de sentiments des plus simples aux plus profonds ». La Repubblica

L'art de lier les êtres
- P. MILONE
- Calmann Levy
- 2023
L’art de lier les êtres nous ouvre les portes du Service 77, l’unité d’urgences psychiatriques de l’hôpital de Gênes où, à travers des moments dramatiques, tendres et tragiques, le médecin Paolo Milone revisite et réinvente ses années passées à « contempler l’abîme avec les yeux des autres ».
Balayant des idées reçues sur la santé mentale, ce roman poétique et percutant cherche la lumière dans les coins les plus sombres de l’esprit humain et marque l’arrivée d’une nouvelle voix éblouissante de la littérature italienne.

De Venise à Venise
- P. M. PASINETTI
- Liana Levi
- 2023
En toile de fond, les années 20 et la montée du fascisme. Au premier plan, les vies croisées des Balmarin, Tolotta Pelz et Bialevski, vieilles familles vénitiennes qui habitent le même palais sur les Zattere. Au centre de ce microcosme, la jeune Giovanna Balmarin, lumineuse et lancinante présence, qui occupe une place spéciale dans le cœur du narrateur Giorgio Partibon, spectateur indulgent et implacable. Le récit se déroule entre 1928 et les années 80 dans un entrelacs d’amitiés, d’antipathies, d’amours et de chagrins. Et puis, il y a Dorsoduro, le plus précieux des quartiers de la lagune, et Venise «le lieu idéal» pour situer un roman d’après Pasinetti, car tout le monde y joue un rôle.

Quand je reviendrai
- M. BALZANO
- 10x18
- 2023
Un matin, Manuel, seize ans, et Angelica, vingt-quatre ans, découvrent que leur mère Daniela est partie en pleine nuit, sans prévenir personne, pas même leur père, un homme désoeuvré, au chômage depuis des mois. Comme de nombreuses femmes de sa génération, elle s’est résolue à quitter la Roumanie post-communiste pour l’Italie, où il serait possible de s’enrichir très rapidement. Elle espère pouvoir ainsi payer des études à ses enfants et leur offrir un avenir. Mais la réalité est bien différente, et les mois d’absence deviennent des années. Le fossé se creuse entre Daniela et ses enfants qui, malgré la nouvelle et relative aisance matérielle offerte par l’exil de leur mère, se sentent abandonnés. Jusqu’au jour où Daniela est précipitamment rappelée en Roumanie à la suite d’un événement tragique.
Dans ce roman choral, Marco Balzano explore l’univers des travailleuses de l’ombre, capables d’une humanité souvent absente de nos sociétés. Une histoire bouleversante de sacrifices et d’humiliation, mais aussi de rêves et d’espoirs.

Café Royal
- M. BALZANO
- Einaudi
- 2023
Dal Café Royal prima o poi ci passiamo tutti: genitori e figli, donne indaffarate, coppie di amanti e adolescenti spaesati. Davanti al bancone si srotolano relazioni da aggiustare e nuovi incontri, una galleria degli specchi in cui ciascuno può sorprendersi riflesso. Come spesso accade nelle grandi città, i personaggi di questo imprevedibile romanzo corale s’incrociano ogni giorno, si salutano, a volte si confidano e altre si ignorano. Forse non ne sono consapevoli, ma insieme formano una comunità. Marco Balzano ha scritto un libro fresco, vivo, incredibilmente contemporaneo, pieno di snodi, inciampi e possibilità. Storie che corrono a perdifiato, dove le traiettorie della vita s’intrecciano con i capricci del destino: un bar di Milano come il centro del mondo. Via Marghera è una zona elegante e vivace di Milano, affacciata su un’infilata di negozi e boutique. Le giornate nel quartiere scivolano via in fretta: la gente cammina, corre o si ferma al Café Royal. Federico è un medico di base disilluso, che durante la seconda ondata della pandemia vorrebbe solo del tempo per sé; Serena combatte con il trascorrere degli anni e per non pensarci esce con le amiche a mangiare il sushi, mentre sua figlia Noemi diventa ogni giorno più bella, cinica e indipendente; Giuliano è un prete che sogna di tornare a fare il missionario in Africa; Ahmed è a Milano di passaggio e coglie l’occasione per provare a riallacciare i rapporti con Barbara… Un filo invisibile li lega l’uno all’altro e li rende protagonisti o semplici comparse della commedia umana che ogni giorno va in scena al Café Royal. La limpidezza dello sguardo di Marco Balzano illumina le vite dei suoi personaggi – diversissimi per età, carattere, professione, aspirazioni. Tutti loro però condividono una ferita, più o meno scoperta, da cui provano a spensierarsi. E così li osserviamo da vicino, quasi li spiamo, ci immedesimiamo e a volte facciamo persino il tifo. Fino a quando la serranda del bar cala lentamente come un sipario sulla via, sulle incertezze e le felicità che ci rendono umani. Dopo “Resto qui” e “Quando tornerò”, Marco Balzano continua a fare quello che gli riesce meglio: ci convoca, mostrandoci come siamo davvero.

Le perfezioni
- V. LATRONICO
- Bompiani
- 2023
Tutti vorrebbero la vita di Anna e Tom. Un lavoro creativo senza troppi vincoli; un appartamento a Berlino luminoso e pieno di piante; una passione per il cibo e la politica progressista; una relazione aperta alla sperimentazione sessuale, alle serate che finiscono la mattina tardi. Una quotidianità limpida e seducente come una timeline di fotografie scattate con cura. Ma fuori campo cresce un’insoddisfazione profonda quanto difficile da mettere a fuoco. Il lavoro diventa ripetitivo. Gli amici tornano in patria. Il tentativo di impegno politico si spegne in uno slancio generico. Gli anni passano. E in quella vita così simile a un’immagine – perfetta nel colore e nella composizione, ma piatta, limitata – Anna e Tom si sentono in trappola, tormentati dal bisogno di trovare qualcosa di più vero. Ma esiste? Vincenzo Latronico torna alla narrativa con una storia lucida e amara di sogni e disillusioni, una parabola sulle nostre vite assediate dalle immagini dei social media e sulla ricerca di un’autenticità sempre più fragile e rara.

Come d'aria
- A. D'ADAMO
- Elliot
- 2023
Daria è la figlia, il cui destino è segnato sin dalla nascita da una mancata diagnosi. Ada è la madre, che sulla soglia dei cinquant’anni scopre di essersi ammalata. Questa scoperta diventa occasione per lei di rivolgersi direttamente alla figlia e raccontare la loro storia. Tutto passa attraverso i corpi di Ada e Daria: fatiche quotidiane, rabbia, segreti, ma anche gioie inaspettate e momenti di infinita tenerezza. Le parole attraversano il tempo, in un costante intreccio tra passato e presente. Un racconto di straordinaria forza e verità, in cui ogni istante vissuto è offerto al lettore come un dono.

La Malnata
- B. SALVIONI
- Einaudi
- 2023
Monza, marzo 1936: sulla riva del Lambro, due ragazzine cercano di nascondere il cadavere di un uomo che ha appuntata sulla camicia una spilla con il fascio e il tricolore. Sono sconvolte e semisvestite. È Francesca a raccontare in prima persona la storia che le ha condotte fino a lì. Dodicenne perbene di famiglia borghese, ogni giorno spia dal ponte una ragazza che gioca assieme ai maschi nel fiume, con i piedi nudi e la gonna sollevata, le gambe graffiate e sporche di fango. Sogna di diventare sua amica, nonostante tutti in città la considerino una che scaglia maledizioni, e la disprezzino chiamandola Malnata. Ma quella sua aria decisa, l’aria di una che non ha paura di niente, la affascina. Sarà il furto delle ciliegie, la sua prima bugia, a farle diventare amiche. Sullo sfondo della guerra di Abissinia, del dolore per la perdita e degli scompigli dell’adolescenza, Francesca impara con lei a denunciare la sopraffazione e l’abuso di potere, soprattutto quello maschile, nonostante la riprovazione della comunità.
Littérature française et du monde

L'alphabet du silence
- D. MINOUI
- L'iconoclaste
- 2023
Göktay est professeur à l’université du Bosphore à Istanbul. Idéaliste, adoré de ses étudiants, il a séduit Ayla, professeure de français, avec un poème. La vie est douce quand on est jeunes, amoureux et parents comblés d’une petite fille.
Mais Göktay refuse de vivre dans une bulle. Pour avoir signé une pétition de plus, une pétition de trop, il est arrêté et jeté en prison. La répression menée par le président Erdogan s’abat, féroce et violente.
Des milliers d’activistes, de journalistes, de fonctionnaires et d’universitaires sont réduits au silence par un pouvoir cynique, habile à manipuler l’opinion.
Ayla s’était toujours retenue de s’engager : le confort du quotidien et sa famille comptaient par-dessus tout. Bouleversée de voir Göktay sombrer dans le désespoir et révoltée par l’injustice, elle décide de reprendre le flambeau.
Un roman de colère et d’amour, traversé par l’Histoire.

Une vie heureuse
- G. KOLINKA
- Grasset
- 2023
Ginette Kolinka, qui va fêter ses 98 ans, habite le même appartement depuis qu’elle a dix ans.
Elle a toujours vécu là, rue Jean-Pierre Timbaud, au cœur de Paris, à l’exception de trois ans : de 1942 à 1945.
Cet appartement, c’est sa vie qui défile devant nos yeux. Il y a les portraits de ceux qui ne sont pas revenus de Birkenau : son père, son petit frère, son neveu.
Les disques d’or de son fils unique, Richard, batteur du groupe Téléphone.
Les photos de ses cinq sœurs, Ginette est la cadette, des petits-enfants, des arrière-petits-enfants.
Les dessins des écoliers, à qui elle raconte désormais son histoire, tous les jours, aux quatre coins de la France.
Et même les meubles qu’ont laissés les « collabos ».
Ginette nous fait la visite.
On traverse le temps : l’atelier de confection de son père, la guerre, ce mari adorable et blagueur. Les marchés, qui l’ont sauvée. Et les camps qui affleurent à chaque page, à chaque pas.
Mais Ginette, c’est la vie ! Le grand présent. « On me demande pourquoi je souris tout le temps, mais parce que j’ai tout pour être heureuse ! »

Les manquants
- M.-E. LACASSE
- Seuil
- 2023
Thomas a disparu. Après une longue période de deux ans, faite de colère et d’espoirs, son épouse, Claire, viticultrice et mère de deux enfants, se décide à signaler sa disparition à la gendarmerie. Avec deux de ses amies, elles ont entretemps fait un choix de vie nouveau et rejoignent une communauté proche de la nature, à la montagne. Car depuis le Jour de l’Oural, le monde a encore décliné et le dérèglement climatique a laissé place à un pays exsangue. Alors si la disparition de Thomas, leur dit-on, est sans doute liée au meurtre
d’une femme, qu’il soit oublié et que la vie se poursuive, affranchie des contraintes du mariage, du couple et des humiliations de la société. Une alternative est possible pour Claire, Joan et Hélène, et elles décident de la construire ensemble.

L'automne est la dernière saison
- N. MARASHI
- Zulma
- 2023
Dans le brouhaha des rues agitées de Téhéran, Leyla, Shabaneh et Roja sont à l’heure des choix. Trois jeunes femmes diplômées, tiraillées entre les traditions, leur modernité et leurs désirs.
Leyla rêve de journalisme ou de devenir libraire. Son mari, pourtant aimant et attentionné, a émigré sans elle. A-t-elle eu raison de ne pas le suivre et de rester ? Shabaneh est courtisée par son collègue, qui voit en elle une épouse parfaite. Comment démêler si elle l’aime, si elle peut se résoudre à abandonner son frère handicapé, alors qu’elle en est l’unique protection ? Roja, la plus ambitieuse, travaille dans un cabinet d’architectes, et s’est inscrite en doctorat à Toulouse – il ne manque plus que son visa, passeport pour la liberté.
Vraiment ? La solution est-elle toujours de partir ?
En un été et un automne, elles vont devoir décider. D’espoirs en incertitudes, de compromis en déconvenues, elles affrontent leurs contradictions entre rires et larmes, soudées par un lien indéfectible mais qui soudain vacille, tant leurs rêves sont différents.
L’automne est la dernière saison est une magnifique histoire d’amour et d’amitié, sensible et bouleversante, profondément ancrée dans la société iranienne d’aujourd’hui, et pourtant prodigieusement universelle.

Les bracelets d'amour
- E. POL
- Finitude
- 2023
La maternité n’est pas une mince affaire.
Emmanuelle Pol s’amuse à en explorer les marges, les franges sombres, à travers neuf histoires qui rendent compte de la complexité de ces étranges relations qui unissent parents et enfants, pour le meilleur ou pour le pire. Ici, pas de tendres portraits de famille, mais une exploration au scalpel des liens du sang.
Grâce à une écriture incisive et une subtile ironie, Emmanuelle Pol maltraite avec intelligence bon nombre de clichés autour de l’enfance et de la filiation.
policiers / polars

Rome noir
- COLLECTIF / C. STANGALINO
- Asphalte
- 2023
Rome Noir ne met pas en scène la ville éternelle figée dans la splendeur de son passé. Elle nous donne plutôt à voir ce qu’est la vie et la ville de Rome aujourd’hui. Les seize auteurs, connus dans le milieu du polar et du thriller, n’hésitent pas à aborder les travers et contradictions de la société romaine sous l’ère Berlusconi. Exclusion, immigration, racisme quotidien sont des thèmes récurrents de l’anthologie, sur fond d’histoires toujours noires, contemporaines et engagées. Les nouvelles oscillent entre fantastique, atmosphère romantique et questions sociales et témoignent de la vitalité du genre noir en Italie.
Avec des nouvelles inédites de Boosta, Gianrico Carofiglio, Marcello Fois, Cristiana Danila Formetta, Enrico Franceschini, Giuseppe Genna, Maxim Jakubowski, Nicola Lagioia, Carlo Lucarelli, Francesca Mazzucatto, Antonio Pascale, Tommaso Pincio, Evelina Santangelo, Antonio Scurati, Diego de Silva et Nicoletta Vallorani.

Tu l'as bien mérité
- B. FRANDINO
- Les Argonautes
- 2023
Cela se passe à Milan, presque dans le centre-ville, et pourtant ça sent la banlieue, dans une sorte de cité qu’on appelle La Caserne. Une densité de population effarante, plus de six mille appartements, si vétustes que la mairie préfère ne pas les rénover.
À quelques kilomètres de là, dans la rue d’un quartier cossu, un riche entrepreneur est assassiné. Bientôt, Carlo Monterossi apprend qu’un homme, récemment mort en prison, en savait long sur la victime…

Il francese
- M. CARLOTTO
- Mondadori
- 2023
Lo chiamano il Francese. Gestisce una « maison » di dodici donne. Ognuna ha un nome d’oltralpe, ognuna recita un personaggio diverso: dalla pin-up d’altri tempi alla manager in carriera, il Francese è in grado di soddisfare le fantasie di commercianti, imprenditori, professionisti. È un giro medio-alto, il suo, le mademoiselle non lavorano in strada, e non tutti se lo possono permettere. Tutto precipita quando una di loro scompare nel nulla: è lui l’ultimo ad averla vista viva, e quindi il primo sulla lista degli indagati. Il commissario Franca Ardizzone non gli dà tregua, lo vuole sbattere in galera a tutti i costi. E la sua maison fa gola alle bande che gestiscono la prostituzione in zona. Per salvarsi, il Francese è costretto a cercare la verità, un gioco pericoloso dove nessuno rispetta le regole. Massimo Carlotto, uno degli autori più amati, incisivi e schierati del noir italiano, debutta nel Giallo Mondadori con un nuovo, iconico personaggio, dimostrando per l’ennesima volta il suo talento unico nel raccontare la nostra società e gli scheletri che cerca di nascondere nell’armadio.
BD / ROMANS GRAPHIQUES

Les gens sont beaux
- B. BEAULIEU
- Les Arènes
- 2023
Toutes sortes de corps, toutes sort de gens.
Médecin généraliste : c’est la profession de Baptiste Beaulieu et du héros de son histoire, surnommé Papou. Un homme à la retraite qui entreprend un beau matin de raconter à son petit-fils pourquoi les gens sont beaux…
« Quand j’étais docteur, je peux te dire que j’en ai vu des corps ! Des tordus, des blessés, des noirs, des blancs, des maigres, des gros… Des corps, j’en ai vu, et toutes les histoires qui allaient avec ».
Car derrière les imperfections se cachent toujours des histoires, des traces de vie. Alors, pour Papou, c’est important de le répéter : l’anatomie n’a pas vocation à être façonnée par la société, le corps humain n’a pas de modèle parfait.
ESSAIS / DIVERS

Rome sous les pierres comme au ciel
- J. P. POINAS
- Elytis
- 2023
Comment en sommes-nous arrivés là ? Sans nous en rendre compte, nous avons été les acteurs d’un changement collectif et avons parcouru pas à pas le chemin de l’intolérance, lancé des anathèmes, crié « que fais-tu ici sale nègre ». Chacun est devenu « l’homme blanc » qui rejette celui dont la peau est d’une autre couleur. Comment est-ce possible ? C’est la question que se pose l’auteur en racontant ce jour du mois de février 2018 où, dans la ville de Macerata, Luca Traini saisit un revolver et tire sur les passants de couleur qu’il croise. Un geste qui ne surgit pas par hasard, il est nourri depuis longtemps par le désarroi face aux flottements politiques, la peur de l’avenir, la rage d’être les sacrifiés du bien-être proclamé. Et par la sourde légitimation collective du repli sur soi, de l’indifférence envers le désespoir d’autrui. Le geste de Macerata ne fait qu’annoncer l’échec de la démocratie que nous constatons aujourd’hui pas seulement en Italie, mais dans le monde occidental. Et il est temps de comprendre ce qui l’a déterminé. L’homme blanc a-t-il oublié toute humanité ?

L'homme blanc ou la regression identitaire
- E. MAURO
- Liana Levi
- 2023
Comment en sommes-nous arrivés là ? Sans nous en rendre compte, nous avons été les acteurs d’un changement collectif et avons parcouru pas à pas le chemin de l’intolérance, lancé des anathèmes, crié « que fais-tu ici sale nègre ». Chacun est devenu « l’homme blanc » qui rejette celui dont la peau est d’une autre couleur. Comment est-ce possible ? C’est la question que se pose l’auteur en racontant ce jour du mois de février 2018 où, dans la ville de Macerata, Luca Traini saisit un revolver et tire sur les passants de couleur qu’il croise. Un geste qui ne surgit pas par hasard, il est nourri depuis longtemps par le désarroi face aux flottements politiques, la peur de l’avenir, la rage d’être les sacrifiés du bien-être proclamé. Et par la sourde légitimation collective du repli sur soi, de l’indifférence envers le désespoir d’autrui. Le geste de Macerata ne fait qu’annoncer l’échec de la démocratie que nous constatons aujourd’hui pas seulement en Italie, mais dans le monde occidental. Et il est temps de comprendre ce qui l’a déterminé. L’homme blanc a-t-il oublié toute humanité ?

Prof
- A. BENJAMIN
- Gouttes D'or
- 2023
Après quatre ans à l’Express, rubrique Éducation, Anna Benjamin aimerait faire davantage de terrain pour comprendre pourquoi le métier de prof est devenu si peu attractif, et comment l’école peut amplifier à ce point les inégalités. Surgit alors une idée un peu folle : devenir prof contractuelle. Sans formation, la voilà enseignante d’histoire-géo, d’abord dans un collège favorisé, puis dans un collège classé “REP+”, c’est-à-dire en zone difficile.
Débute alors un métier multifacettes de “psy, flic, assistante sociale et prof”. Un autre monde s’ouvre sous ses pieds. Et au fil de son immersion, sans prévenir, le métier de prof s’infiltre en elle.

Etre à sa place
- C. MARIN
- Le livre de poche
- 2023
Dans un monde qui tangue, l’expression « trouver sa place » soulève de multiples questionnements. La philosophe Claire Marin confronte l’être humain à ses aspirations et à ses capacités d’adaptation : constamment « déplacé », par le monde qui l’entoure ou ses sentiments, n’est-il pas toutefois sommé d’y « trouver sa place », quitte à ne pouvoir la choisir ?
« Ça commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage, on craint d’agir de manière déplacée. On a le sentiment de ne pas «être à sa place». Mais qu’est-ce qu’être à sa place, dans sa famille, son couple, son travail ? Quels sont les espaces, réels ou symboliques, qui nous accueillent ou nous rejettent ? Faut-il tenter de conquérir les places qui nous sont interdites, à cause de notre genre, notre handicap, notre âge, notre origine ethnique ou sociale ? Peut-être faut-il transformer ces lieux de l’intérieur et s’y créer une place à soi ? » Dans cet ouvrage aussi passionnant que sensible, la philosophe Claire Marin explore toutes les places que nous occupons – quotidiennement, volontairement ou contre notre gré, celles que nous avons perdues (l’enfance), celles que nous craignions de perdre (y être remplacé) – et interroge une des injonctions sociales les plus anachroniques de notre temps. Encore reste-t-il à savoir si l’on finit tous par trouver une place ou si le propre d’une place n’est pas plutôt d’être sans cesse déplacée, ou de déplacer celui qui croit pouvoir s’y installer…

Demain c'est nous
- F. BERNARD et H. SEVESTRE
- Faubourg
- 2023
« L’Arctique se meurt, et sans sa banquise, ses glaciers, sa faune et sa flore uniques, ses populations et leurs traditions, l’avenir de notre civilisation est en jeu. » Forte de cette conviction, Heïdi Sevestre, glaciologue de renom, rejoint le projet atypique imaginé par François Bernard, prof de technologie à La Rochelle, d’emmener sa classe de troisième au Svalbard, tout près du pôle Nord.
Ensemble, ils ont conçu ce périple comme une aventure et une expérimentation. Les ados en sont revenus avec l’envie de faire du projet « Demain, c’est nous » une option proposée à tous les élèves de la « génération Greta ».
Éduquer par l’émotion, susciter une empathie avec la nature sont les meilleurs moyens d’éveiller les jeunes à la gravité du dérèglement climatique.

Le massacre des illusions
- G. LEOPARDI
- Allia
- 2023
“Aujourd’hui que le pouvoir est concentré dans quelques mains, on assiste aux événements, mais on en ignore les raisons, et le monde ressemble à ces machines actionnées par quelque mécanisme secret ou à ces statues qu’anime un comparse dissimulé dans leurs flancs. Le monde humain est devenu semblable au monde naturel : il faut étudier les événements comme on étudie les phénomènes et en découvrir les forces motrices en tâtonnant, comme le font les physiciens.”

Méditer comme une montagne
- J. P. PIERRON
- Atelier
- 2023
Deux tiers des jeunes filles sont harcelées. Passé 16 ans plus aucune n’y échappe. « Des proies « . Elles développent des stratégies pour éviter les violences. Leur corps, prison ou revendication, n’est jamais neutre. Chaque choix, trait de personnalité, sur tout elles se savent jugées. Par tout le monde. Peut-être l’inégalité la plus flagrante d’avec les garçons. Elles ont perdu l’insouciance et la spontanéité.
Florence Pagneux, journaliste, enquête sur ce qu’une société ne devrait pas tolérer. Elle révèle aussi leur finesse d’analyse, leur bienveillance, nos filles bousculent tous les codes. Elles devenaient jeunes filles quand me-too a ébranlé le monde, les rendant plus conscientes et matures que les générations précédentes. Elles n’entendent pas baisser la tête et ça c’est revigorant.
Jeunesse

Les chemins du bonheur
- A. MASSON et C. PASTORINI
- Père Castor
- 2023
« Dis, Maman, c’est quoi le bonheur ? »

Tête blanche
- M. GOSSET et R. BALBOA
- L'étagère du bas
- 2023
Tête blanche est un pigeon citadin, sociable et ouvert qui vit à Paris avec toute sa bande ! Tête blanche est heureux, mais il ressent comme un manque dans sa vie. Il se sent inexplicablement attiré par les humains, et ce malgré toutes les mises en garde de sa communauté. C’est alors qu’il rencontre Anouk, une petite fille qui semble bien seule… Tête blanche réussira-t-il à devenir son ami ?

Un toit, deux mois
- S. LE GUEN et L. GIRAU
- Les Kapoches
- 2023
Un retour sur le confinement, mais aussi sur la découverte de soi-même, et sur sa capacité à communiquer et à se lier d’amitié à travers une correspondance épistolaire. L’école est fermée pour une durée indéterminée. Pour Rachel, le confinement est synonyme de séparation. Ses parents sont divorcés, son père travaille à l’hôpital. Mais avant de partir, la maîtresse a demandé à chaque élève d’écrire à un camarade désigné.
Rachel, après un moment de flottement devant le nom d’Abel, découvre le plaisir d’écrire, de se raconter par lettres, et de s’y dévoiler auprès de ce nouvel ami inattendu.